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bbwin edd a ghilif deg shwari en el-kif
bbwin edd a ghilif deg shwari en el-kif
gher te muret en el-jedud ee geren edd a surif
ee gleen edd es el-qyud en te ktabt en el-hif
ee âwwelen ad ee bddelen el-âayud ebbw derar en ennif





 

Monsieur le président
Lorsque les ténèbres engloutissent la clarté avec la hargne et la boulimie de la bêtise, et que l'on assiste amer au greffage morbide de l'identité millénaire, alors le mythe devient réalité.
Et ces démons nous agressent à chaque instant.
Nous refusons de plier.
Le greffon ne veut pas prendre et les bourgeons éclosent plus bas avec la rapidité de la force de la vie qu'on étouffe.
Nous n'aurons de paix que lorsque nous vivons avec nous-mêmes et que nos ancêtres cesseront de se retourner dans leur tombe.
La négation nous offusque à en mourir.
Les tréfonds de notre âme en sont martyrisés.
Matoub Lounes, tu chantes tout haut ce que tes frères ressentent tout bas.
Victimes que nous sommes d'un système où le mot liberté veut dire: liberté des uns à disposer des autres.
Tu es un baume au coeur outragé. Une preuve vivante de notre inénarrable attachement à rester debout.
Le chant vient de ton âme et ta voix gonflée de rancoeur et de colère nous réchauffe les os.
Nous entrevoyons Taos Amrouch traverser les cieux de notre pays en compagnie d'un guerrier numide.
Lounes, tu nous as rappelé avec bonheur que même lorsque l'on perd son sang, l'atavisme se régénère. Y a-t-il loi de la nature plus belle?
La confiscation de notre liberté par ces gueux qui nous gouvernent a fait de notre peuple un troupeau malade où les meilleurs ont disparu, isolés ou vaincus, et les médiocres scintillants. Pleurez, ô vestales.
Chante-leur, Lounes, que la démocratie a été le premier goût dans nos bouche, que nous l'avons tétée au sein de nos mères.
Chante-leur notre soif de justice et de réparation. Chante, Matoub, chante!
Un poète peut-il mourir?

Texte et musique de Matoub Lounès
Extrait de l'album IRONIE DU SORT
Edition Akbou Musique / 1989


 

 
Kenza
El cielo esta oscuro, se rasga
La lluvia lavo1a tumba
Las aguas desatadas se derraman
Arrastrando todo a su paso
Bajo los adoquines, un grito
desgarrador resono
Clamando la co1era y la
impotencia
Kenza, oh hija mia
No llores
Al sacrificarnos, hemos caida
Par la Argelia del manana
Kenza, oh hija mia
No llores
Incluso si la piel palidece
La idea no muere nunca
Incluso si los tiempos son duros
Tendremos razon dei cansancio
Incluso si han abatido tantas
estrellas
El cielo no sera nunca despojado
Kenza, oh hija mia
Aguanta la carga de tu dolor
AI sacrificarnos hemos carda
Par la Argelia dei manana
Kenza, oh hija mia
No llores
Ellos han sellado nuestra suerte
por anticipado
Mucho antes que llegase el hoy
Los perseguidores de la
inteligencia
Lanzan sobre el pais la noche del
horror
Ellos han matado a Tahar y a Flici
Boucebsi y a todos los otros
Han matado a Smail y a Tigziri
a Smail, no lo han perdonado
Kenza, oh hija mia
La causa par la que hemos caido
Es la Argelia dei manana
Kenza, oh hija mia
No llores
Con tal que uno de nosotros
sobreviva
Avivara el fuego de la memoria
La herida se cicatrizara
Y apareceremos par fin en el
concierto de las naciones
Nuestros hijos naceran de un solo
dolor
fuera en el regazo de la desgracia
Kenza, oh hija mia
La razon par la que hemos caido
Es la Argelia dei manana
 
 
 
 
Ah ! Ha em' i mzeren
Ur eggêne ee ghaben agh y itreen
Ma mazal a bruy en swab
Qebl ad ye burket el-aatab
A' ne erret azal ie te musni
Ma the qedrede azekka ne ghabe
Tallitt fell-agh ete naqlab
A zsuer en shetla ad ye ftiy
Dee lesnin ye schee agh el-aatab
Es yir awal ne ette em' jawabe
Ie tegmatt èdd ne ette ghimi
Assa mi edd ye ghley errebrab
Dee lawan a' ne em' sawab
A' ne qlaat wid ae' agh ye shequen
Ah ! Ha em' i mzeren

Ennet edd amek ar a' ne kemmele
A bried ie mi ne derghele
Ha wid ye ferzen ti mseele
Yaw kan a' ett ne fessele
Es te musni a' ett ne beddele
A' ne rebey a fudd ie el-âqal
Ma ne ädjee ett akka ete rkale
A' sen ne hedere a' eten ne mtele
Es dghel agh edd ye rdjeme u ackal
Ma ne eddukele es el-qbayel
Ad ye fsuse fella-nnegh sheghel
Azeka agh edd ee dtesen eu ässen
Ah ! Ha em' i mzeren

Si el-qdim en zman akka
Ta lufet ur edd ne staqsa
Dee a bried ur edd tufa
Ghas mazal ad ne msawa
A' ne frese a bried ie äzekka
Ie tarwa m'ad eten ne rni
Ta ârabt ur ete sâi el-fayda
Gher lisar ur ete ndjire te rega
Ur ett ne rnaye di te musni
Ans' ie agh edd ee effeghent el-lwafaa
Ie snusuyan itreen assa
Si lakul en Lzzayer ye hfan
Ah ! Ha em' i mzeren
Ah ! Ha em' i mzeren
Ur eggêne ee ghaben agh y itreen
 
 
 

 

Lettre ouverte au pouvoir

"La vérité, il faut que nous la racontions donnons congé au mensonge
tout ce qui a secoué le pays, seul le sait celui gui l'a vécu regardez loin s'il vous plaît ! ceux qui tuent sont identifiable. Le pouvoir, ça leur pèse sur les épaules mais il semble que rien ne les presse ils s'ont conscients que demain ne leur offre aucune assurance. Ils ont créé un monstre dont ils sont l'otage. Comment veux-tu aimer une fille dont tu ne vois rien? Comment peux-tu apercevoir ce que le voile dissimule ? Ne les croyez pas, ce sont des ennemis à vie (...)

"Inutile d'attendre l'espoir, de croire aux vertus de la patience. Le montagnard ne gouvernera jamais même s'il a de la culture et de l'instruction. Ils ont repeint le pays: l'Algérie aux couleurs de la religion et de l'arabe.
Trahison, trahison, trahison !
Ceux-là sur lesquels pèse la porte, comme cela vous est déjà arrivé, si vous croyez qu'ils vont lâcher les clés, vous êtes bien naïfs.
Avec les racines et la clarté de l'esprit nous débarrasserons l'Algérie de la trahison ! "
Trahison, trahison, trahison !


Extrait du dernier album du chanteur assassiné. Album sorti le 5 juillet 1998, jour de la rentrée en vigueur de l'interdiction de tamazight en faveur de l'arabisation totale de l'Algérie. Traduction du texte par R. Mezouane (Afp)
Paroles: Matoub Lounès
Musique: hymne national algérien
Edition Blue Silver.