Revue de Presse
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L'assassinat du poète Lounès Matoub, et la loi généralisant l'utilisation de l'arabe ont fait couler autant d'encre que de larmes. Voici - à titre indicatif - quelques dessins des meilleurs caricaturistes, et quelques grands titres des meilleurs chroniqueurs et éditorialistes de la presse parus les jours qui ont suivi l'assassinat de Lounes Matoub, ainsi que le témoignage de quelques hommes de culture et de politique.

La voix assassinée Matoub Lounès incarnait la fierté de tout un peuple. Un peuple rude, austère, fier de ses institutions démocratiques, fier de son refus perpétuel de pactiser avec le colonisateur, qu'il soit romain, arabe ou français. Un peuple fier mais dont l'identité était niée par ceux qui avaient confisqué à leur profit le "soleil de l'indépendance". (G.-M. Benamou, L'Evenement du Jeudi 2 au 8 juillet 1998)

Le berbère langue interdite. La politique d'arabisation menée en Algérie depuis 1962 a fait que les différents dialectes berbères ne bénéficient d'aucune existence officielle aux yeux du pouvoir. Seule une chaire à l'université de Tizi Ouzou atteste l'intérêt infime porté par l'Etat algérien à cette culture. Quant à Lounes Matoub, Idir ou groupe Djurdjura, il leur a fallu s'imposer sur les radios étrangères plus que sur les différentes stations d'Etat algériennes, où l'arabe règne en maître absolu. (P. G. L'Evenement du Jeudi 2 au 8 juillet 1998)

Un peuple pris entre les feux de l'arabisation et de l'islamisme. Le terrorisme frappe violement la Kabylie, par ailleurs peu soutenue par l'Etat algérien. (G. Millet, L'Evenement du Jeudi 2 au 8 juillet 98)

Les Kabyles ne se soumettront pas. Le président du FFS évoque les risques d'une révolte de la Kabylie contre l'arabisation forcée, et propose l'ouverture d'un dialogue avec le pouvoir. (J.-P. M. Le Nouvel Observateur 2-8 juillet 1998)

Le diktat linguistique du pouvoir. Alger: L'arabisation à coups de trique. Pour plaire aux islamistes, le pouvoir algérien a décidé de faire appliquer, à partir du 5 juillet, une législation sur la " généralisation totale de la langue arabe". A côté de ses effets absurdes et parfois comiques, cette mesure créera de nouvelles fractures au sein d'un pays déjà déchiré... ( Y. B. Le Nouvel Observateur 2-8 juillet 1998)




Le sel de l'Algérie. La Kabylie, parce qu'elle est berbère, serait-elle " moins algérienne " que le reste du pays? C'est tout le contraire! C'est sa culture et sa langue qui sont porteuses d'espoir... (J. Julliard. Le Nouvel Observateur 2-8 juillet 1998)

Matoub l'indomptable. Il s'est battu jusqu'au bout pour sa langue, pour son peuple, pour sa terre. (Y. B. Le Nouvel Observateur 2-8 juillet 1998)

Après l'assassinat de Matoub Lounès, la nouvelle révolte des Kabyles. Revendiquant leur identité berbère, ils mettent dans le même sac les terroristes du GIA, qui ont assassiné leur chanteur charismatique, et le pouvoir d'Alger, qui pactise avec le courant islamiste et veut imposer une arabisation forcée...(J.-P. Mari. Le Nouvel Observateur 2-8 juillet 1998)

Algérie: Mort d'un mythe. Le berbère et les barbares. Quels qu'ils soient, les assassins du chanteur Lounès Matoub ont mis le feu à la Kabylie, région rebelle au pouvoir central et aux islamistes. (L'Express no 2452 - Semaine du 2 au 8 juillet 1998)


On ne tue pas les mots. Quel crime avait donc commis Lounès Matoub, poète berbère dont la seule arme était les mots pour chanter la vérité et dénoncer aussi bien l'obscurantisme de l'islam intégriste que l'aveuglement soviétique, d'un pouvoir déconsidéré ? Matoub incarnait l'esprit de résistance d'un peuple... (L'Express no 2452 - Semaine du 2 au 8 juillet 1998)
Tué au nom de Dieu. Le poète chantait sa révolte sans mâcher ses mots. Les vers-diamants du poète, sertis dans un amazigh sans métaphores, sonnent un refus clair, pur, tranchant... (A. Glucksmann. L'Express no 2452 - Semaine du 2 au 8 juillet 1998)

Une résistance historique. Des quelques milliers de cavaliers venus d'Arabie il ne restera que quelques centaines d'hommes, qui se fonderont dans la population autochtone. Mais, quatorze siècles plus tard, l'Algérie est déclarée " arabe ". Même si tout le monde convient qu'i " il n'y a pas d'arabes, mais des Berbères arabisés! "... Le pouvoir a choisi de s'allier avec les islamistes. L'arabisation est un premier gage de sa bonne foi. Il cédera plus... (A. Aït-Larbi. L'Express no 2452 - Semaine du 2 au 8 juillet 1998)

L'arabisation forcée de l'Algérie. Matoub Lounès était une sorte de miroir vivant réfléchissant les contradictions identitaires de l'Algérie de cette fin de siècle... (P. Beylau. L'Express no 2452 - Semaine du 2 au 8 juillet 1998)

Arabisation forcée en Algérie: Le régime de la langue unique. L'arabe classique est la seule langue officielle autorisée en Algérie; l'arabe algérien, le berbère et le français sont prohibés. Le pouvoir algérien impose sa langue. Un pays schizophrène. L'arabe du Coran est la langue la moins parlée. (J. Garçon. Libération. 6 juillet 1998)

Fausse identité. Que cela plaise ou non à ses maîtres, l'Algérie est plurielle. (J. Amalric. Libération. 6 juillet 1998)

Arabiser, c'est déberbériser la Kabylie. Le pouvoir veut diviser les Algériens. (T. Yacine. Libération. 6 juillet 1998)

Le chanteur assassiné. Figure très populaire et défenseur de la cause berbère, il avait été enlevé en 1994, puis relâché après quinze jours de captivité. Sa mort qui intervient à la veille d'une manifestation contre l'entrée en vigueur, le 5 juillet, de la loi sur l'arabisation totale du pays, risque de faire basculer la Kabylie dans la violence. Le chanteur symbole assassiné en Algérie, Matoub Lounès, une voix kabyle réduite au silence. (S. E. Libération. 6 juillet 1998)


Le dénis de l'arabisation. Le mot même d' " arabisation " est fondé sur un déni: l'Algérie est multiculturelle et plurilingue, et le fait de promouvoir un seul idiome non maternel (à savoir la langue sacrée) relève de l'exclusion... (M. Benrabah. Libération. 6 juillet 1998)

Vive indignation en France. Le meurtre du chanteur Lounès Matoub a suscité une vive indignation en France. Le ministère des affaires étrangères a dénoncé "la violence terroriste qui endeuille une fois de plus l'Algérie ". Le président de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, a qualifié l'assassinat d'acte " lâche et dramatique " et les assassins de " barbares ". François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, a parlé de " tragique disparition " et souhaité que soit perpétué " le message d'espoir et de refus de l'intolérance " dont Lounès Matoub était porteur. Les Verts ont " salué la mémoire " de cet " éveilleur de consciences ". Le Mouvement des citoyens a appelé " tous les démocrates à manifester la condamnation la plus ferme de l'intégrisme et à soutenir tous les Algériens qui résistent ". La section française d'Amnesty international et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ont appelé à un rassemblement en la mémoire de L. Matoub. (Le Monde. 28 juin 1998)

La Kabylie a perdu son rebelle. Défenseur de l'identité berbère, il s'opposait aux islamistes et au pouvoir. Le président de la République, J. Chirac, a déclaré avoir appris " avec consternation, avec une très grande tristesse " ce " lâche assassinat ". Le premier ministre, L. Jospin a souligné que le chanteur, " victime de la barbarie, paie aujourd'hui de sa vie la force de ses conviction ". (Le Monde. Samedi 27 juin 1998)

Algérie: Le crime qui soulève la révolte. A Tizi Ouzou, la jeunesse a manifesté contre le terrorisme. Saïd Sadi, président du RCD, à propos du décret rendant obligatoire l'arabe classique: " Le pouvoir a toujours la tentation du compromis avec l'islamisme. " (Humanité 28-29 juin 1998)

Mort pour la liberté. Militant infatigable de la cause berbère, le chanteur L. Matoub avait déclaré la guerre aux islamistes. Il l'a payé de sa vie. " Sans démocratie et sans liberté, la vie ne vaut rien ", répétait sans cesse la chanteur... (L. Mereu. France-Soir. 26 juin 1998)

Un artiste engagé contre l'intégrisme, figure de proue de la chanson berbère. Un provocateur, au style mordant, qui s'accompagnait d'une mondole... (V. Mortaigne. Le Monde 27 juin 1998)

La liberté assassinée. Matoub est tué lâchement, ignoblement pour ce qu'il représentait. Il a été abattu pour ce qu'il disait... Il chantait: " Désormais il y a plus de tombes que de maisons dans nos villages " Il y en a une de plus, dans un village de Kabylie. Celle d'un homme libre. (Edito. Le Monde 27 juin 1998)

Le deuil et la colère des Kabyles. " Pouvoir, assassin! ", scandent les manifestants, qui s'en prennent aux symboles de l'Etat. (A. Aït-Larbi. Le Figaro. 29 juin 1998)

La fracture. Trente ans après l'indépendance, l'Algérie n'existe toujours pas. Les assassins du chanteur ont frappé au coeur des contradictions du pays. Champion de l'identité berbère, Matoub Lounès symbolisait à lui tout seul la principale ligne de fracture. Celle qui sépare les Kabyles, ce peuple berbère autochtone, des Arabes qui vinrent conquérir le Maghreb. Aujourd'hui, les généraux d'Alger, moins soucieux de servir le pays que préserver leur rente pétrolière, ont choisi d'appliquer le programme du FIS. Incapable de vaincre les islamistes, l'armée espère les séduire... (C. Lambroschini. Le Figaro. 29 juin 1998)

Pour l'autonomie linguistique de la Kabylie. L'Etat-nation algérien tel qu'il s'est construit depuis 1962 ne veut pas de nous. Il faut donc changer le cadre et faire en sorte qu'il permette aux berbérophones d'exister en tant que tels... (S. Chaker. Le Monde 11 juillet 1998)

" L'hommage que mérite Matoub est de continuer son combat " (Déclaration de M. Matoub. Le Matin 28 juin 1998)

Le réveil de la conscience kabyle. Des manifestants s'attaquent aux forces de sécurité et à des bâtiments publics à Tizi Ouzou. Ces troubles interviennent à quelques jours de l'application de la loi d'arabisation. (T. Oberlé. Le Figaro. 28 juin 1998)


L'orgueilleuse Kabylie orpheline. " Ghas leqden achal d itri, igenni ur inegger ara. A Kenza a yelli ur tru ara, d iseflen neghli af ledzayer uzekka ". (L. N. Le Soir d'Algérie 28 juin 1998)

Stupeur, consternation et colère. " Matoub est le symbole de la révolte, de la résistance et du combat contre la bêtise, l'obscurantisme et l'uniformisme de la pensée... " (Rachda, association feminine présidée par K. Messaoudi. Le Soir d'Algérie 28 juin 1998)

Tous pour l'éradication du terrorisme islamiste. Le MCB appelle les citoyens et les citoyenne à participer activement à l'éradication du fléau terroriste. Lounès est mort mais son message de liberté est vivant. Contre toute dictature, la lutte continue. L'Algérie amazighe vivra, l'idéal démocratique triomphera. (MCB-Commissions nationales. Le Matin 28 juin 1998)

L'histoire, cette obstinée. Les kabyles, la Kabylie dont l'esprit de résistance est, sans conteste, un fait historique, partenaires du jeune Etat unitaire algérien, considèrent qu'ils n'y sont ni entendus, ni respectés dans leur trame et leur âme, mais menacés désormais dans ce qu'on appelle de notre temps leur culture, c'est-à-dire plus simplement leur identité. (M. Jobert. Al Bayane 7 juillet 1998)

Assassins et " assimilés ". Sans l'appel au calme de la famille et des amis du défunt, la démonstration de force aurait pu déboucher sur des affrontements violents dont tireront profit les assassins de Matoub et " assimilés ". (A. Outoudert. Liberté. 28 juin 1998)

" Lounès vient de renaître " (Déclaration de M. Matoub. El Watan 29 juin 1998)

Ampleur. Ceux qui ne connaissaient pas le poète ou qui feignaient de l'ignorer ont été surpris par l'immensité de la marée humaine qui a submergé le village de Taourirt Moussa. (Y. Kenzi. Liberté. 30 juin 1998)

" Faire tomber ce régime de corrompus qui a tué Lounès ". Le pouvoir a immédiatement accusé les GIA d'avoir assassiné le chanteur kabyle Lounès Matoub. Pourtant, dans toute la Kabylie, les jeunes en furie s'en sont pris aux symboles de l'Etat, dénonçant la répression de l'identité berbère et l'arabisation forcée. (D B. Courrier International 29 juillet 1998)

" C'était un artiste de grand talent qui maîtrisait son genre à la perfection. Mon compagnon des années 80 avait un coeur gros comme ça " (Témoignage de L. Aït Menguellet. Salama sep.-oct. 1998)

Matoub, un mélange de lutte, de force de travail, parfois d'incompréhension, voire de scandale et de provocation. " Il faut que notre sang s'allume, et que nous prenions feu pour que s'émeuvent les spectateurs... Et pour que le monde ouvre enfin les yeux. " (A. Adnani. Salama sep.-oct. 1998)

La loi sur l'arabisation et la recrudescence de la violence accouchent d'un mystérieux mouvement armé berbère (MAB). Le MAB, dans un texte daté du 2 juillet 1998, diffusé à Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a promis de venger la mort du chanteur et de tuer ceux qui appliqueront la loi sur l'arabisation... (MAP. Al Bayane 8 juillet 1998)

Le pouvoir donne des gages aux islamistes. Ce sont les kabyles et les berbères des Aurès qui ont mené le combat nationaliste moderne à partir de 1954. Pas au nom de l'islam et de l'arabe, mais au nom de la révolution ou de la modernité... (B. Etienne. Le Figaro 6 juillet 1998)

L'Algérie s'arabise à reculons. La population est largement indifférente. L'opposition " démocrate " conteste. La Kabylie dit non. (A. Aït-Larbi. Le Figaro 6 juillet 1998)

Un chef dissident du GIA revendique l'assassinat de Lounès Matoub. Un chef dissident du Groupe islamique armé (GIA), Hassan Hattab, a revendiqué mardi l'assassinat du chanteur berbère Lounès Matoub, qualifié "d'ennemi de Dieu". Le communiqué d'Hassan Hattab "Abou Hamza", reçu au bureau de l'AFP à Londres, n'était pas immédiatement authentifié... (MAP-Actualité 1 juillet 1998)

Le GIA assassine Lounès Matoub. Jamais Lounès Matoub n'a chanté en arabe, mais toujours en kabyle. Car son combat, c'était celui de la culture berbère. " quoi qu'il arrive, la Kabylie, c'est ma patrie. Je sais qu'un jour je tomberai entre les mains d'assassins, mais je préfère mourir parmi les miens "... (P. Martinat. Aujourd'hui / Parisien.. 26 juin 1998)

Cette mort va créer une brèche. Il symbolisait toute la révolte que les jeunes portent en eux. Ils ont le feu au ventre. Ils ne peuvent rester calmes dans ce pays où on se sent opprimé par rapport à son identité. Le combat contre l'intégrisme que Matoub a toujours mené ne doit en aucun cas faire oublier la question identitaire berbère. (Idir, vedette de la chanson berbère. Aujourd'hui / Parisien. 27-28 juin 1998)

Une marée humaine a assisté à l'inhumation du chanteur Lounès Matoub. La colère des Kabyles. Ils se retournent aujourd'hui contre le gouvernement d'Alger qui a " repeint le pays aux couleurs de l'islam et de l'arabe ". (A. B. France-Soir 29 juin 1998)

L'arabisation, ou comment s'inventer un ennemi intérieur. Conjoncturelle et démagogique, la loi du 5 juillet sur la généralisation de la langue arabe permet au pouvoir d'occulter les débats de fond et de séduire ses ennemis d'hier. 100 000 morts, c'est un chiffre énorme qu'il soit écrit en latin, en arabe ou en tamazight. (A. Chawki. Courrier International 9-15 juillet 1998)

L'identité berbère, toujours revendiquée, jamais acceptée. Le pouvoir algérien n'avait décidément aucune tâche plus urgente que celle d'imposer une nouvelle " arabisation " à son pays. Un pays à feu et à sang, où le terrorisme, loin d'être résiduel, assassine quotidiennement. Un pays où les généraux, dont beaucoup sont berbères, " arabisent " l'administration mais envoient leurs enfants dans les écoles françaises... En Kabylie, cette situation " kafkaïenne " ne fait sourire personne. Depuis l'assassinat, le 25 juin, du chanteur-poète Lounès Matoub, la jeunesse amazighe crie sa révolte. Et se mobilise, aux cris de " pouvoir assassin ", pour la reconnaissance du tamazight. (K. Aït-Ouméziane. Courrier International. 9-15 juillet 1998)

Le procès implicite engagé par les " arabo-islamistes " contre la Kabylie ne tient pas un instant. La résistance linguistique berbère, de l'Atlas marocain au Sud tunisien, en passant par la Kabylie, les Aurès et le Sahara touareg, aurait représenté une esquisse de digue face au modèle arabo-islamique... (A. Adler. Courrier International 5-15 juillet 1998)

Matoub Lounès, l'ire du volcan. Que peuvent les balles de l'islamisme et de ses valets devant tant de vigueur vocale contre le silence imposé, de colère volcanique contre l'oppression et de vérités clamées la sottise? (La Nouvelle République. 13 juillet 1998)

Matoub dans le programme scolaire. Matoub Lounès, le chanteur contestataire qui a été banni des médias officiels pendant vingt ans, figure dans le programme d'enseignement de la langue tamazight à partir de cette année. Les élèves qui reçoivent cet enseignement apprendront comme récitation "d aghurru" la chanson la plus connue de cet artiste assassiné par les intégriste, le 25 juin 1998. (D. Tamani. El Watan 22. 09. 1998)

Le maquis linguistique. "L'aliénation arabisante (médiévalisation) est la pire de toutes et la compagne menée depuis tant d'années (...) contre l'aliénation-occidentalisation ne sert qu'a camoufler un retard culturel qui ne cesse de grandir" (A. Al Araoui). (Y. Sedrati. El Watan 8 juin 1998)

Ils ont tué le rebelle. Matoub n'était pas seulement un chanteur qui amuse les foules, qui compose des musiques pour adoucir les moeurs, il était un artiste qui exprimait les préoccupations de la population. Le porte-voix de sa société. (S. Gada. El Watan 26-27 juin 1998)

Les assassinats de la honte. Beaucoup de symboles de l'Algérie moderne, de l'Algérie culturelle, de l'Algérie qui réfléchit ont été éliminés ces dernières années. Leur seul tort était d'avoir continué à produire, à réfléchir, à chanter, à jouer, malgré toutes les menaces qui pesaient sur eux. (H. B. El Watan 26-27 juin 1998)

Les trois morts de Matoub. "Le jour de ma mort, je rejoindrai les miens dans l'Au-delà et ils me feront une place parmi eux." C'est ce que chantait le désormais défunt Matoub Lounès dans l'une de ses récentes chansons. Il parlait de la mort comme d'un voyage à accomplir pour retrouver la sérénité. (D. Benabi El Watan 26-27 juin 1998)

L'assassinat arrange le pouvoir. "Matoub n'a pas été assassiné à un faux barrage, mais dans une embuscade. Aussi bien le pouvoir que les groupes islamiques armés ont un intérêt en commun: C'est celui de barrer la route au projet démocratique" (K. Messaoudi. El Watan 26-27 juin 1998)


Le cauchmar continue. "Des barbares s'en prennent à un homme de culture et de tolérance. Lounès Matoub avait été enlevé en septembre 1994, il a été supprimé aujourd'hui par les gens qui ne supportent pas que l'on chante ni que l'on pense librement. Trop d'Algériens payent avec leur sang la folie des instigateurs de la violence et de l'intolérance" (F. Mayor. Directeur général de l'Unesco. El Watan 26-27 juin 1998)

La tension est vive en Kabylie après l'assassinat de Lounès Matoub. L'émotion était grande dans toute la Kabylie où l'artiste était connu pour les combats qu'il menait à la fois au nom de la défense de la langue berbère, contre les islamistes et aussi contre l'arabisation. Le gouvernement algérien, tous les partis berbères, ont condamné cet assassinat, intervenu alors que le pays connaît, de nouveau, une vague de massacre. Lounès Matoub devait être enterré, dimanche dans son village. Le Mouvement culturel berbère a appelé ce jour-là une grève générale en Kabylie. (Service international. Le Monde 27 juin 1998)

Condamnation. Les Associations Culturelles Amazighes membres du Conseil National de Coordination, réunies le 4 juillet à Rabat, condamnent l'assassinat du militant et artiste amazigh Matoub Lounès et les crimes perpétrés contre le peuple algérien. Elles se déclarent solidaires avec le Mouvement Culturel Amazigh et toutes les forces démocratiques algériennes dans leur lutte contre la loi de l'arabisation. (CNC. Tasafut. juillet-août 1998)

Pour continuer l'oeuvre de l'artiste et du militant. La Fondation Matoub Lounès attend de toutes celles et ceux qui s'y reconnaissent, de lui exprimer son adhésion, par la création de comités locaux Matoub Lounès, dans les villages, les villes et quartiers de tout le pays et à l'étranger, et de s'unir autours d'objectifs partagés: le recouvrement de l'identité national; la constitutionnalisation et l'institutionnalisation de la langue et de la culture amazighes. La Fondation Matoub Lounès réitère son engagement à mobiliser toutes les énergies disposées à s'y consacrer, afin d'honorer la mémoire de Lounès et de tous les martyrs de la cause. (ABC-Amazigh n.22)

Déclaration du Congrès Mondial Amazigh. Le 5 juillet est la date à laquelle devrait entrer en vigueur la loi portant généralisation de la langue arabe en Algérie. A partir de cette date, il serait désormais interdit de s'exprimer en public dans une autre langue que l'arabe. Cette loi qui obéit à l'idéologie arabo-ismamiste dont les conséquences ravagent aujourd'hui l'Algérie, vise à accélérer et intensifier le processus d'arabisation et par la même, à éliminer définitivement Tamazight (berbère), langue, identité et culture.
Tamazight serait ainsi officiellement déclarée hors-la loi dans son propre pays et les millions d'amazighophones algériens (plus d'un tiers de la population) seront tout simplement interdits d'utiliser leur langue maternelle.
Cette loi inique, antidémocratique et contraire au plus élémentaire des droits de l'Homme est porteuse de dangers pour un pays qui est déjà gravement atteint.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) ne saurait accepter une telle injustice, un tel mépris à l'encontre d'un peuple et de sa langue. Il lance un appel à tous les Imazighen (berbères); à toute personne, association ou organisme épris de justice et de respect des droits de l'Homme, à oeuvrer par tout moyen légal pour que non seulement cette loi n'entre pas en application, mais soit abrogée.
La constitutionnalisatin et l'institutionnalisation de Tamazight en Algérie et dans les autres pays de Tamazhga (Afrique du nord) restent les revendications premières du CMA et du Mouvement Culturel Amazigh. (Le Bureau Mondial du CMA. Tawiza. 18 juillet 1998)

Pour une abrogation immédiate de la loi portant généralisation de la langue arabe en Algérie. La loi portant généralisation de la langue arabe est faite en droite ligne des textes juridiques visant à encadrer l'assimilation linguistique des Imazighen, objectif que se sont fixé les négateurs de l'identité amazighe depuis des décennies.
Le jacobinisme qui est le fondement idéologique de cette loi vise à effacer la richesse culturelle et linguistique qui ont été la sève nourricière de la civilisation de la région.

Cette loi vise, autant les élites et l'encadrement francophones que les Imazighen.

Nous rejetons cette loi inique et irresponsable car: elle marginalise une partie importante d'Algériennes et Algériens; elle est une tentative pour isoler d'avantage l'Algérie du reste du monde; elle est un frein à la modernisation de l'Algérie et une atteinte à la démocratie.

Nous appelons les associations, femmes et hommes, personnalités, artistes, intellectuels, universitaires... qui rejettent cette loi, à se joindre au Collectif créé à cet effet pour faire aboutir notre action autour d'un point précis qui est l'abrogation de cette loi. Le collectif reste ouvert à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans ce combat.
(Tamazgha. Imazighen-Assa, octobre 1998)

La stupeur et la colère de la communauté kabyle de Paris. Une veillée funèbre, des bougies et un livre de condoléances. A l'annonce d'une antenne ouverte aux auditeurs, le standard a immédiatement été saturé. Là où une vingtaine d'appels parviennent habituellement chaque heure, c'est au rythme de cent cinquante connexions par heure que la radio a fonctionné jusqu'à 2 heures de matin.
(N. Herzberg. Le Monde 27 juin 1998)

La Kabylie a connu une flambée de violences après l'assassinat de Lounès Matoub. Des centaines de manifestants ont revendiqué leur identité berbère. Dans les rues de Tizi-Ouzou, principale ville de Kabylie, des centaines de personnes ont exprimé, vendredi 26 juin, leur colère après l'assassinat du chanteur berbère Lounès Matoub, opposé à l'islamisme et militant de la cause berbère. Les manifestants ont exprimé leur refus de la loi généralisant l'usage de la langue arabe, qui doit entrer en vigueur le 5 juillet, et qu'ils jugent dirigée contre la langue berbère.
(AFP-Reuter. Le Monde 28-29 juin 1998)

La tension reste vive en Kabylie après l'enterrement de Lounès Matoub. Les funérailles du chanteur assassiné jeudi 25 juin ont rassemblé dans le calme des dizaines de milliers de personnes. Dans le village du héros adulé, le régime du président Zeroual a été conspué. La cérémonie était à la hauteur de la popularité du chanteur berbère. Une foule considérable a rendu un dernier hommage au chanteur Lounès Matoub, le dimanche 28, dans son village de Taourirt Moussa, en Kabylie, à une centaine de kilomètre à l'Est d'Alger. La tension reste cependant très vive en Kabylie après les émeutes qui avaient éclaté à l'annonce de la mort du chanteur. Son enterrement a été aussi l'occasion pour les personnes présentes de conspuer le régime du président Zeroual. Les autorités ont fait preuve, jusqu'à présent, d'une grande discrétion, manifestement dans la crainte d'un embrasement de la région.
(AFP. Le Monde 30 juin 1998)

Lounès Matoub, troubadour assassiné. Alors, l'arabisation des Kabyles et des Berbères? Vous verrez, on s'y fait très bien... Dans trois ou quatre siècles, dans un Etat algérien centralisé et devenu laïque, on se moquera des vieux paysans parlant un " patois " kabyle, puis on expliquera sans rire aux plus jeunes que les Kabyles " n'existaient pas vraiment en tant que peuple ", que leur langue " n'était pas vraiment unifiée " et, pour finir, " que c'était dans l'intérêt du pays "...

Lounès Matoub assassiné par des intégristes, arabisation forcée, les médias parisiens devraient éviter ce ton donneur de leçons. A l'inverse, de Limoges à Bordeaux en passant par Toulouse et Marseille les fantômes des troubadours ont, eux, tout à fait le droit de verser une larme sur leur collègue Lounès Matoub. Quand on veut assassiner une culture ou, un peuple, on commence toujours par les poètes, que ce soit en Kabylie ou en Occitanie... Mais plutôt que d'Occitanie, je suis sûr que vous préférez parler de " sud de la France ". (J.-F. Gareyte. Le Monde TRM 12-13 juillet 1998)

Le 5 juillet, ordre d'arabiser le pays. Cette loi, promulguée le 16 janvier 1991, par un parlement en fin de mandat, composé exclusivement de députés du parti F.L.N., devait entrer en application le 5 juillet 1992. Dans l'esprit du F.L.N., une telle mesure devait lui permettre de regagner le terrain perdu sur le FIS, qui contrôlait alors 54% des communes et se préparait aux législatives du 26 décembre 1991. Il n'en a rien été... (H. Zerrouky. L'Humanité 27 juin 1998)

Rassemblement à l 'appel du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié des peuples. " Le meurtre de ce combattant infatigable des droits de l'Homme, assoiffé de démocratie, que les balles intégristes viennent d'arracher à la vie, est une offense et une insulte pour tous les démocrates " souligne le MRAP dans son appel au rassemblement organisé " en solidarité avec le peuple algérien, pour que la voix et le message de Lounès ne s'éteignent pas " (MRAP. L'Humanité 27 juin 1998)



L'arabisation contestée dans les rues d'Alger. Les rues d'Alger ont vibré des appels lancés par des milliers de voix exigeant l'annulation de la loi d'arabisation totale de la vie du pays qui met en cause l'identité algérienne. " Nous ne sommes pas arabes, nous sommes amazighes ", " Aujourd'hui, demain, Lounès est toujours là ", ont aussi scandé les manifestants pour exprimer leur colère face à l'assassinat du poète. Ils ont dénoncé l' "arabo-islamisme, nourriture du terrorisme".

Interrogé par " l'Humanité ", Khalida Messaoudi, députée d'Alger; visiblement éprouvée par les derrières événements, a déclaré : " Malheur à un peuple qui est dirigé par des incultes; malheur à un pouvoir qui ne connaît pas son peuple, un pouvoir qui hait son peuple. " Avant d'ajoute: " Même mort, Matoub vient de démontrer qu'il y a une complicité entre le pouvoir et les islamistes " Sur l'arabisation, elle a estimé : " cette loi est conçue contre le tamazight et rien d'autre. C'est une loi dirigée contre tout un pan de la société algérienne par un pouvoir conseillé par ses amis islamistes . " (H. Zerrouky. L'Humanité 3 juillet 1998)

La loi sur l'arabisation nourrit les clivages. L'islamisme ne renoncera pas au terrorisme pour imposer son projet. " Dans les médias lourds, en France, on vise à ne rattacher les luttes et le sacrifice de Matoub Lounès qu'à la seule Kabylie. La question de l'amazighité ne concerne pas que la Kabylie. Nous revendiquons pour l'amazighité un statut national " (H. Cherif. L'Humanité 3 juillet 1998)

Arabisation: De la surenchère patriotique à l'anathème. La question linguistique relève de façon brutale les antagonismes entre différentes visions de l'Algérie de demain. (N. S.-Larbi. Liberté 7 juillet 1998)

Arabisons futé. Les enfants du Premier ministre algérien et de ceux qui prônent la normalisation linguistique et l'arabe obligatoire sont au lycée de Tunis ou apprennent l'anglais dans d'autres contrées. Et les diplômés des écoles islamistes des années 70-80 trouvent plus facilement un job comme terroristes que comme cadres supérieurs. (E. Emptaz. Le Canard enchaîné. 9 juillet 1998)

La Kabylie en résistance contre l'islamisme et Alger. L'assassinat du chanteur kabyle Lounès Matoub a été le révélateur de l'exaspération des populations civiles. En terres berbères, l'islamisme des terroristes et l'arabisme du gouvernement sont rejetés d'un même mouvement (F. Lebrette. Le Figaro Magazine 4 juillet 1998)

Matoub éternel. Non, Lounès ne peut pas mourir. Un dieu ne meurt jamais. Si Matoub meurt, l'Algérie meurt avec lui, car Lounès, c'est l'Algérie, qu'il souhaitait algérienne et laïque; dans laquelle chaque citoyen a le droit de parler, d'utiliser et de développer la langue qu'il a reçue de sa mère. Heureusement pour l'Algérie que Lounès n'est pas mort, peu importe le corps, car Lounès est avant tout un symbole, de liberté, de fraternité, de courage, d'amour. Lounès n'a fait que rejoindre ses frères de combat qui ont; depuis l'Antiquité, combattu l'ostracisme venu d'ailleurs : Jugurtha, La Kahéna, Krim Belkacem, Boudiaf, Djaout et tant d'autres. (...) Le pouvoir continue le combat d'arrière-garde contre la culture et la langue originelle de toute l'Afrique du Nord. L'arabisation est une des causes principales de la naissance de l'islamisme armé. Lorsqu'il fallait arabiser l'école dans les années 70, on a sciemment choisi un ministre kabyle. Face à la prise de conscience naissante de la revendication identitaire amazigh, le pouvoir de Boumediène a encouragé le courant islamiste pour la contrer. (...) La lutte antiterroriste passe par la reconnaissance officielle de la langue originelle du pays, le tamazight. Heureux Lounès qui a gravé à jamais son nom dans l'histoire millénaire de l'Algérie. (M. Mokhtari. Le Monde 5-6 juillet 1998)

L'arabe imaginaire. En Algérie, seuls les tueurs peuvent se réjouir de l'arabisation forcée, ce vieux fantasme officiellement réalisé après trente-six ans d'indépendance. (G. K. L'Evénement du Jeudi 9-15 juillet 1998)

L'éclatement. En Algérie, faisant fi des protestations et des résistances, le pouvoir met en application la loi sur l'arabisation. "Malheur à l'homme qui abandonne ses amis dans l'espoir de plaire à ses ennemis". Depuis la mort de Boumedienne, le pouvoir en Algérie, en quête d'une légitimité introuvable, est entré dans une ère de violence et de concessions contradictoires. (A. Dilami. L'Economiste 9 juillet 1998)

Les amis du chanteur Lounès Matoub lui rendent hommage au Zénith à Paris. Sa soeur Malika reprend le combat de l'artiste kabyle en faveur d'une Algérie laïque. "Lounès dérange. Ce sont les islamistes qui l'ont assassiné mais les commanditaires du crime sont au pouvoir. La mort de Lounès arrange les deux camps" (M. Matoub) (J.-P. Tuquoi. Le Monde 19-20 juillet 1998)

Algérie: L'arabisation en question. Il ne s'agit pas seulement de querelles linguistiques, mais d'un affrontement politique et idéologique entre deux conceptions de l'Algérie. (A. Aït-Larbi. Le Point 1er août 1998)

Trois jours après l'attentat meurtrier contre Matoub Lounès. Le chef du gouvernement sort de son mutisme. Ouyahya a rappelé que "le gouvernement a exprimé par la voix de son porte-parole, indignation, condamnation et recueillement à la mémoire du défunt". (R. N. La Tribune 29 juin 1998)

Le Chanteur rebelle. Blessé en 1988, enlevé en 1994, assassiné en 1998. Depuis 1988, l' " homme libre " savait que des dangers le guettaient de partout. Il savait qu'il allait être assassiné. Les groupes islamistes armés ont toujours voulu l'abattre. On ne lui a jamais pardonné ses prises de position et son combat quotidien acharné contre l'intégrisme. Son éternel ennemi: Le totalitarisme qu'il soit politique, culturel ou religieux. (Y. Toufik et R. Nabila. Le Matin 26-27 juin 1998)

Imazighen face au pouvoir algérien. Comment pourrions-nous accorder la moindre confiance à des dirigeants dont la doctrine est d'aller systématiquement à l'encontre de la volonté du peuple? Nous ne donnerons jamais caution à un pouvoir qui tue le peuple, ses langues et ses cultures, falsifie son histoire et son identité... (M. Ferkal. Imazighen ass-a. octobre 1998.)

Sa dernière interview. Il se savait menacé. " Je dois surveiller ma personne... Je suis rentré à mon village pour une dizaine de jours afin de me reposer et je repars bien tôt pour achever mon enregistrement " Vas-tu organiser une soirée pour annoncer tes deux nouveaux albums à ton public? Hélas, non. La situation sécuritaire est néfaste. Je ne peux pas faire courir un risque mortel à une population qui m'adore. Un dernier mot... Je citerai seulement Jean Amrouche qui avait dit un jour à propos de l'arbitraire de nos gouvernants: " On a beau mater la fierté la plus dure sur l'enclume du mépris, on ne peut assécher les sources profondes où l'âme orpheline, par mille radicelles invisibles, suce le lait de la liberté... " Propos recueillis par A. Karim. Le Matin 26-27 juin 1989"




Appel du MCB. C'est par des propos virulents que le communiqué du MCB/Cn indique que cet appel à la marche fait suite à ce qui est appelé " le mépris total " du pouvoir et l'intervention " insultante et menaçante " du chef du gouvernement. La manifestation du MCB/Cn est une réponse à la mobilisation extraordinaire de " l'arsenal répressif " face à la mobilisation de la jeunesse en Kabylie.

Sous les mots d'ordre de refus de la loi portant généralisation de la langue arabe, départ du chef du gouvernement, contre le pouvoir et les islamistes et reconnaissance officielle et nationale de tamazight, le MCB/Cn précise que " ni le pouvoir, ni les islamistes ne peuvent taire la revendication amazighe ". R. N. La Nouvelle république 30 juin 1998

Le HCA condamne l'odieux assassinat. " Le HCA condamne cet acte odieux perpétré par les sanguinaires de l'intégrisme. Demeurer fidèle à la mémoire et au combat de Matoub Lounès, c'est d'abord continuer à creuser les sillons de la promotion de la langue amazighe et de la réhabilitation pleine et entière de l'identité algérienne... " Le Matin 28 juin 1998."

Matoub assassiné, le deuil et les tentatives de récupération. Assassinat, le 25 juin 1998, du chanteur Matoub Lounès. Décision du gouvernement algérien de généraliser l'utilisation de la langue arabe, dix jours plus tard. Simple coïncidence? Complot monté de toutes pièces? Une seule chose est sûre, ces deux événements placent la Kabylie sous haute tension. Pendant plus de trois semaines, la région était à feu et à sang. à Tizi-Ouzou, Béjaïa comme à Bouira, la colère populaire atteint son paroxysme. Tout ce qui symbolisait l'Etat est attaqué. Etablissements et institutions étatiques furent brûlés et saccagés. La réaction du pouvoir en place fût violente. Trois jeunes manifestants ont été tués. Voulant faire de la mort de Matoub un cheval de bataille afin d'atteindre des objectifs purement politiques, les formations politiques implantées dans la région se verront dépassées par les événements. C'est l'échec total. Une fois de plus, la cause berbère se voit agressée, victime, des calculs politiciens... (T. Yanis. Imazighen Ass-a octobre 1998)

Jeggeren Ledzayer s taarabt. Wid ed ideggeren ifettiwej gher alim s lalwa-agi, wid yennan lsas i tigduda taneslemt, wid yecleqfen Lwennas, yiwen nnsen. Aadaw nnsen yiwen: d tamazight, d tugdutt, d tatrart. Ama d adabu, ama d inselmen, ma yiwi-d ad mlilen akken as-zzin i ucengu nnsen, acu ara sen-ikksen? (N. Abrus. Imazighen Ass-a. octobre 1998)

Matoub permanecera vivo entre nosotros
El popular cantante amazigh. Matoub Lounes. tue asesinado en Tizi-Ouzou (Argelia) el 25 dejunio de 1998 por un grupo de terroristas.
Su muerte constituye una pérdida irreparable para el Movimiento Cultural Amazigh de Argelia, del Norte de Africa y para todas cuantas personas se distingan por hacer valer la tolerancia, la democracia y la libertad.
Matoub Lounès nacio en 1956 en Taourir Moussa, Comunidad de los Ait Douala de Tizi-Ouzou, en la Gran Kabilia. Crecio en el sena de una sociedad amazigh donde la libertad, la dignidad y el honor constituyen los valores fundamentales.
Se inicio como cantante en los anos setenta y realizo su primer album en 1978. Militante convencido y cantante de talento, Matoub lucha en el sena del Movimiento Cultural Amazigh por el reconocimiento de los derechos culturales, de identidad y lingüisticos de los Imazighen de Argelia. Siempre estuvo allado de los defensores de la tolerancia y de la democracia. Participo en la organizacion dei gran movimiento de protesta llamado la "Primavera Amazigh (Tafsut Imazighen)" de Tizi-Ouzou en 1980. En la revuelta popular acaecida en octubre de 1988 M. Lounès, que siempre estuvo en primera linea, tue herido en el vientre por la policia. El 25 de septiembre de 1994 tue secuestrado por un grupo integrista y liberado diez dias después a causa de la fuerte presion que ejercieron cien mil manifestantes kabilenos.
Matoub era un gran cantante. Es (seguira siéndolo) un simbolo para la juventud amazigh norteafricana. Es apreciado y admirado por su contribucion, desvelo y permanente empeno por las causas justas den unciando la represion, al sistema totalitario, la injusticia y la intolerancia.
Fue de los primeras en organizar actos publicos de apoyo a los detenidos polfticos y de opinion.
Una de sus canciones titulada "Kenza" esta dedicada a la hija del periodista y escritor amazigh Tahar Yaut, asesinado el 23 de maya de 1993. En esta cancion Matoub recuerda a los intelectuales argelinos asesinados y proclama que la raiz de los males de Argelia esta en el sistema educativo que "engendra monstruos o asesinos".
La Asociacion Canaria para la Promocion y Defensa de la Cultura Amazigh "AZAR" quiere unirse a la determinacion dei Movimiento Amazigh de todo el mundo en seguir el ejemplo de Lounès Matoub manifestado en las reacciones que su muerte causo:
"Matoub Lounès podra descansar en paz, en la conviccion de que las ideas por las que ha donado su vida, finalmente, triunfaran".
"Matoub permanecera vivo entre nosotros. No escatimaremos ningun esfuerzo para que sus ideales sean una realidad concreta en Africa del Norte. La represion y los asesinatos no haran que retroceda nuestra determinacion a vivir de pie".
"Las fuerzas del mal han suprimido fisicamente a Matoub Lounès, pero Matoub continuara vivo en nuestro corazon y en nuestra memoria. Por esta idea de libertad, él ha sido asesinado. Un poeta auténtico no muere jamas".
Luis Falcon
AZAR. ASOCIACION CANARIA PARA LA PROMOCION Y DEFENSA DE LA CULTURA AMAZIGH